Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas vraiment savoir comment qualifier votre vie professionnelle – non par manque d’intérêts mais justement parce que vous en avez… trop? Peut-être qu’en réalité la vraie question à se poser est: Être multipotentiel, c’est quoi?
L’autre jour, je suis tombée dans cette incroyable vidéo TEDxBend d’Emilie Wapnick intitulée « Why Some of Us Don’t Have One True Calling « . Son témoignage s’est avéré être extrêmement pertinent. Je me suis dit que si son message m’avait autant touché, il y aurait probablement plusieurs autres personnes autour de moi qui le seraient aussi.
Je n’avais jamais entendu parler du concept de multipotentialité auparavant… mais j’aurais tant aimé! Emilie est la fondatrice de Puttylike, un site pour les personnes qui ont de nombreux intérêts et activités créatives. Bien sûr, étant elle-même multipotentialiste, elle réalise des projets professionnel reliés à des sujets aussi diversifiés que:
Ça été une révélation pour moi. Enfant, je ne savais pas quoi répondre quand on me demandait ce que je voulais faire quand j’allais être grande. En toute honnêteté, même aujourd’hui (malgré le fait que je sois photographe à plein temps) je ne sais pas vraiment encore comment me catégoriser.
Selon la définition de Wikipédia, « La multipotentialité est un terme éducatif et psychologique qui se réfère à la capacité et à la préférence d’une personne d’exceller dans deux ou plus de deux champs différents. […] En revanche, les personnes dont les intérêts se trouvent globalement dans un même domaine sont appelés « spécialistes« .
J’ai interprété le fait d’être multipotentiel de manière logique… « Ma soeur est infirmière. Mon père est notaire. Mon amie est physiothérapeute. Ce sont des spécialistes ». Ils font UN métier et ils le font VRAIMENT bien. Mais… moi dans tout ça? J’aime écrire, j’aime prendre des photos, j’aime partager mes expériences, j’aime faire des vidéos, j’aime faire du design graphique et de la mise en page… Qu’est-ce que je suis censé faire de tous ces intérêts? Pourquoi, en tant qu’adulte responsable et intelligente, je suis incapable de m’en tenir à UNE SEULE chose pour rentrer dans le moule comme un spécialiste dans son métier?
L’exemple du modèle de la vie adulte que j’ai eu en grandissant – tout comme pluieurs autres jeunes du monde entier – est celui d’étudier pour apprendre un métier. « Choisis-toi simplement quelque chose à faire et tiens-toi en, pour l’amour de Dieu ! » C’est probablement ce que mes parents se sont disaient secrètement alors que je changeais d’occupation aux deux ans. (Ils ont cependant été assez aimants pour ne jamais me faire sentir de pression, même si je sentais leur désir de me voir avec une certaine stabilité professionnelle et financière.)
Je me remettais constamment en question. Une réflexion qui a persisté jusqu’à mes 30 ans et qui continue même aujourd’hui à occuper mon eprit. Que suis-je? Que suis-je destiné à accomplir?
Puis un jour, j’ai regardé la vidéo d’Emilie. J’ai compris beaucoup de choses. Ce qu’elle m’apprenait – et qu’on ne m’avait jamais dit – c’est que je n’ai jamais eu à choisir.
Selon Emilie, la synthèse d’idées consiste à combiner deux ou plusieurs domaines de connaissances et en créer quelque chose de nouveau. Nos multiples expériences nous permettent d’innover. Elle donne l’exemple d’une entreprise qui partage ses intérêts dans la cartographie, la télévisualisation, les voyages, les mathématiques et le design pour créer des bijoux personnalisés d’inspiration géographique.
Quand j’étais jeune, je lisais et j’écrivais beaucoup. BEAUCOUP. Aujourd’hui, je réalise de quelle manière cette expérience me sert lorsque j’écris des articles ou même simplement des courriels à mes clients. Cette aptitude me vient naturellement et j’aime d’ailleurs beaucoup cette forme de communication. Est-ce que cela a quelque chose à voir avec la photographie? Pas vraiment, mais cela m’aide dans ma carrière par la bande.
Dans les années 1990 et 2000, j’ai grandi en regardant à la télévision la chaîne « Musique Plus ». J’ai toujours été un grande fan de musique et je sais que cela m’influence quand je monte mes vidéos. Je ressens un rythme dans le déroulement de mon contenu. Je ne l’ai pas étudié, je ne peux pas l’expliquer, mais il y a des connexions dans mon cerveau qui se font quand je les crée.
Il y a une vingtaine d’années, j’ai travaillée comme coiffeuse/coloriste. Je m’intéressais beaucoup à l’art du maquillage. Encore une fois, ça n’a pas grand chose à voir avec la photographie. Mais lorsqu’il est venu le temps d’apprendre les techniques de traitement de l’image (comme le « Dodge and Burn » et la colorisation) ces concepts me sont venus facilement et rapidement. J’ai réalisé que sans même m’en rendre compte, mes notions de combinaisons de couleurs et de maquillage enfouies au plus profond de ma mémoire étaient un bagage précieux.
Wapnick le répète sans arrêt: « De nombreuses compétences sont transférables d’une discipline à l’autre et nous apportons tout ce que nous avons appris dans chaque nouveau domaine que nous poursuivons ». Au cours de mes diverses et multiples expériences professionnelles, j’ai dû apprendre à travailler différents logiciels. Ils n’avaient rien en commun (l’un pouvait être de créer des étiquettes de tests sanguins dans un hôpital et l’autre de prendre des rendez-vous pour les clients dans une clinique de physiothérapie). Mais lorsqu’est venu le temps d’apprendre Photoshop, Lightroom, Photomechanic, Luminar ou Aurora, j’ai eu beaucoup plus de facilité que d’autres collègues. J’avais déjà développé une compétence similaire à un autre moment dans ma vie. Je suis certaine que vous pouvez aussi vous identifier à ce genre d’expérience.
L’adaptabilité est décrite par Émilie comme la capacité à « assumer différents rôles en fonction des besoins de leur client ». Je pense que c’est un avantage assez intéressant.
Ma vie sportive est à quelques égards un parallèle à ma vie professionnelle: je me débrouille dans plusieurs champs de compétences. Loin de moi d’être une sprinteuse incroyable, je peux cependant courir à un bon rythme. Je peux faire de l’haltérophilie avec un poids décent à la barre et une bonne technique bien je sois loin de me qualifier comme une haltérophile. Cette polyvalence me permet de m’adapter rapidement aux nouvelles techniques car j’ai de l’expérience dans plusieurs disciplines.
Regardons la situation dans son ensemble. Tous ces intérêts que nous avons eus dans nos vies depuis notre enfance se réunissent pour créer qui nous sommes et ce que nous faisons. Pour ceux, qui comme moi sont curieux et aiment toucher à tout en même temps, c’est une formidable nouvelle.
Nous n’avons PAS besoin de nous limiter! Nous pouvez développer tout ce que nous voulons être. Wapnick conclut son discours en disant que les multipotentialistes pourraient finir par perdre leurs compétences si on les pousse à se limiter. Il ne faut PAS tenter de rentrer dans un moule. « Embrassez vos nombreuses passions, suivez votre curiosité, explorez vos intersections. Embrasser les aspirations de son fort intérieur mène à une vie plus heureuse et plus authentique. Et peut-être plus important encore, les multipotentialistes, le monde a besoin de nous! »
Donc, la leçon à retenir dans tout ça: si vous voulez être luthier ET psychologue, comme le Dr Bob Childs, vous pouvez. Si vous voulez être éditeur de magazine, illustrateur, entrepreneur, enseignant ET directeur créatif comme Amy-Ann, VOUS LE POUVEZ AUSSI!
Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au travail pour embrasser la vie étrange, inhabituelle et excitante que nous sommes destinés de vivre!