Le cours de karaté en basse lumière

Préface de Robert Vanelli: Michèle Grenier, une talentueuse photographe de sport basée au Québec, avait besoin de 75 heures de mentorat afin de pouvoir compléter son diplôme en photographie. Après l'avoir rencontrée au Photoshop World un an plus tôt, elle m'a appelé pour me demander si je pouvais être son mentor - je suis basé sur la côte Est de la Floride. Honoré, j'ai dit oui et dès qu'elle est arrivée, nous avons débuté avec une journée de 13 heures d'apprentissage et de prise de vue. Sa première séance photo a eu lieu à une compétition d'athlétisme de niveau secondaire. Pour l'aider à renforcer son apprentissage, je lui ai demandé de rassembler ses réflexions et d'écrire quelques articles "Comment j'ai réussi cette photo". Voici ce qu'elle a à dire :)

Mon histoire

En photographie de sport, les conditions de basse lumière sont loin d'être optimales. Et puisqu'au Québec nous avons le plaisir de vivre en moyenne 10 mois sur 12 dans la neige - j'exagère à peine - je suis souvent contrainte de faire des séances photo à l'intérieur des gyms. (Pour tout vous dire, je n'aime pas vraiment non plus avoir les doigts gelés sur mes pitons d'appareils photos...) Ceci étant dit, j'avais une bonne idée par où je devais commencer pour prendre en photo ce fameux cours de karaté.

Une grande ouverture

De toute évidence, une condition de basse lumière (sans flash) requiert l'usage d'une grande ouverture. J'ai opté pour la plus grande ouverture que mon objectif me permettait d'atteindre: f/1.8.

Vitesse d'obturation

Je voulais utiliser une vitesse "modérément rapide" qui allait me permettre de figer le mouvement sans m'obliger à augmenter le ISO dans le plafond. En général, ma vitesse rapide "la plus lente" à l'intérieur tourne autour de 1/500sec. Malheureusement, la lumière était si faible pour cette occasion que j'ai dû limiter ma vitesse à 1/320sec afin d'éviter de trop compromettre la qualité de  mes images.

ISO

Le nerf de la guerre pour cette séance de karaté. Mes boîtiers actuels (Nikon D750) me permettent l'usage d'un ISO assez élevé. Avec mon expérience et mon goût personnel, je choisis souvent de rester en dessous de ISO 2500 pour maintenir la meilleur qualité possible des fichiers RAW.

La séance photo

Comme vous l'avez peut-être lu dans le précédent article "Le saut en hauteur: comment j'ai réussi cette photo", j'adore prendre mes photos en contre-plongée. J'ai pris des photos spontanées en action durant la pratique du groupe et beaucoup de clichés d'interactions entre Vanelli et ses étudiants. Je voulais illustrer la passion qui brûle toujours en lui malgré toutes ces années de pratique en karaté. Je cherchais aussi à montrer à quel point ses élèves s'amusaient et prenaient plaisir à être avec leur professeur.

J'ai choisi des angles différents, me déplaçant parmi dans la classe au fur et à mesure qu'elle bougeait. J'aime bien composer des images avec un élément au premier plan pour établir ma position dans l'environnement. Ce fut facile à réaliser dans la salle bondée.

Conclusion

Puisque la situation de basse lumière exceptionnelle m'empêchait d'utiliser la vitesse d'obturation que j'aurais aimé (1/500sec), j'ai priorisé des clichés d'expressions et d'interactions. En cas de restrictions majeures - que ce soit la lumière ou l'espace disponible - il faut savoir tirer parti de sa créativité!

Article original publié en anglais sur photofocus.com