Depuis les derniers mois, la vie est différente pour tout le monde. Les plans professionnels de l’année ont étés au mieux modifiés, au pire détruits. Alors, qu’est-ce qu’on fait quand la vie nous envoie un gros citron…?
Dans la première partie de cette série appelée affectueusement limonade – vous compendez vite pourquoi – j’avais envie de parler de mon cheminement. Je ne partage pas souvent mes états d’âme dans mes publications. J’ai cependant eu envie de le faire dans ces articles. Ceci est donc ma perception et mon expérience personnelle des derniers mois.
En 2019 j’ai eu une année record. J’ai eu plus de contrats et de revenus que toutes mes années précédentes. Ça m’a rendu très fière. Parce que je sais l’effort que j’y ai mit et à quel point j’ai travaillé fort pour obtenir ce que je voulais. J’ai réussi à créer mes propres opportunités dans un domaine reconnu comme étant difficile et peu profitable.
La saison avait bien commencé, j’avais déjà signé ou reconduit des ententes avec diverses entreprises et évènements sportifs du Québec. L’été s’annonçait aussi chargé qu’en 2019 et j’en étais vraiment contente.
Mon plan pour cette année était de répéter exactement la même formule afin de pouvoir continuer de vivre de ma photographie à temps plein. Mon plan pour cette année, c’était de continuer de faire exactement la même recette de limonade.
Ma bonne vieille limonade (Photo par J. Kelly Brito sur Unsplash)
Puis, arrive le 13 mars 2020. Les évènements s’annulent les uns après les autres. La saison couronnée de succès que j’avais tant anticipée étant réduite au néant, à coups de téléphones et de emails d’excuses. Évidemment. Tout le monde en était désolé.
En l’espace de deux semaines, tout ce qui restait devant moi était un grand vide et l’aide de la prestation canadienne d’urgence. Un revirement de situation qui a fait l’effet d’une claque dans la face, mais ça, vous savez exactement ce que ça fait vous aussi.
Les premières semaines ont étés un mélange de déni et d’impression de vacances forcées. Je me couchais tard, je me levais tard et je n’étais pas très productive. J’étais enfermée chez moi tout le temps et je ne m’entraînais plus. Ironiquement, l’isolation volontaire a d’ailleurs été ma façon de réagir chaque fois que j’ai eu des coups durs dans la vie…
J’avais honte de l’avouer mais j’avais même commencée à gamer – chose que je n’avais pas faite depuis mon adolescence. (Mon chum a été le premier surpris d’apprendre que je m’intéressais aux jeux vidéos.) Encore plus ironique que ça, je regardais même des vidéos de personnes qui jouaient à des jeux vidéos pour apprendre des stratégies. Ça duré quelques semaines. J’avais besoin de sentir que j’avançais dans quelque chose et – surtout – que j’occupais mon temps et mon esprit.
J’ai succombé au jeu, je l’avoue! (Photo par Cláudio Luiz Castro sur Unsplash)
Aussi drôle que ça puisse paraître, ces quelques semaines à « perdre mon temps » en jouant à des jeux vidéos, ça eu du bon. Ça m’a permit de découvrir des plateformes nouvelles et même songer à des opportunités d’affaires différentes. YouTube, Twitch, Discord, Patreon, les podcasts, le live streaming, les tutoriels vidéos… Ça fait des années que des millions de personnes à travers le monde en profitent et ce n’est que maintenant que j’en réalise toute l’ampleur.
Alors je me suis dit… pourquoi pas moi?
Dès que l’idée d’un nouveau projet est survenu, ça m’a fait retrouver ma flamme et mon enthousiasme. Je me suis dit que si je passais un temps équivalent à apprendre le fonctionnement d’une nouvelle plateforme au nombre d’heures que je passais sur un jeu vidéo et ses tutoriels, je pourrais moi aussi me rendre au niveau 99 dans la vraie vie.
Je me suis refait un horaire dans mon agenda, autant pour ma vie personnelle que professionnelle. C’est un danger parfois quand on est travailleur autonome. On a tellement de liberté qu’on n’a aucune structure. Ça dépend de chacun j’imagine, mais moi je suis efficace quand j’ai une routine.
Donc, depuis un mois environ, j’ai remis mon cadran le matin. Je me lève, je me fait une to-do list pour la journée et pour la semaine. Je me fais aussi un point d’honneur de faire un minimum de 30 minutes d’activité physique par jour. Des fois je cours, des fois je fais de la muscu, des fois je marche. Des fois ça dure 30 minutes top-chrono, des fois plus d’une heure.
(Photo par Jeff Siepman sur Unsplash)
J’ai enfin le sentiment de reprendre un contrôle sur ma vie. Je ne peux pas contrôler les évènements mais je peux contrôler comment j’y réagis. Je sais, on l’a entendu souvent cette phrase-là mais bon, ça doit pas être pour rien.
Au lieu de regarder sans rien faire un gros citron qui a atterri au milieu de ma table, j’ai décidé de prendre sur moi et de commencer à l’effoirer. Juste un peu au début, pour voir ce que ça allait donner. J’ai fini par réaliser qu’il y avait du jus qui sortait de cette affaire-là… Et j’ai bien l’intention de ne pas seulement le presser jusqu’au bout mais d’en faire également un breuvage délicieux.
Difficile à croire? Attends de voir la suite de l’histoire dans la partie 2!
(Image de fond de couverture par arianka ibarra sur Unsplash)