Évoluer comme artiste visuel requiert du temps et de la patience. Voici un retour sur mes trois premières années de photographe à temps plein.
En 2018, je couvrais pour une troisième fois la même compétition annuelle de CrossFit. En trois ans de travail acharné dans le domaine du sport, j’ai réalisé que beaucoup de choses avaient changées – et je ne parle pas uniquement de mes appareils photo…
Dans mes débuts, je prenais des photos de tout. Une promenade dans le parc était une excuse pour apporter mon appareil photo et pratiquer et comprendre mes réglages (ouverture, vitesse et ISO). Je suis tombé amoureuse assez rapidement du style obtenu par de grandes ouvertures et de la petite profondeur de champ qu’il en résultait.
Quand je me suis sentie plus à l’aise avec mes réglages manuels, j’ai commencé à prendre des photos dans le gym CrossFit où je m’entraînais. C’est de cette manière que j’ai couvert première compétition quelques moins plus tard. J’avais un vieux Nikon D5000 et un objectif Nikkor 50mm f/1.8. Ce n’était pas l’arme de choix pour réaliser de la photographie sportive, mais bon, « on fait avec ce qu’on a » comme y disent! (J’ai d’ailleurs dédié un article complet à ce sujet.)
À ce moment, je ne connaissais pas encore la différence entre un fichier RAW et un fichier JPEG. Je photographiais donc tout en JPEG. Comme je n’avais pas d’ordinateur ni de portable à l’époque, j’avais acheté un adaptateur pour pouvoir importer les fichiers de ma carte mémoire directement sur mon vieux iPad. Je traitais mes photos avec l’application gratuite de Lightroom… je ne comprenais pas vraiment ce que je faisais mais je m’arrangeais pour les rendre belles!
À la fin du mois d’août 2016, je rentrais à l’école à temps plein pour apprendre la photographie.
Avance rapide de 365 jours. Je suis à l’école depuis un an. J’avais maintenant un MacBook Pro (merci à mon père qui m’a encouragé en complétant ce qui manquait à mes économies) et j’étais également abonnée à Adobe Creative Cloud. J’avais appris à utiliser et être efficace dans Lightroom et Photoshop. Mon expérience, riche en milliers de photos de sport, s’est accumulée au courant de l’année. Mon travail et mon entraînement ont portés fruit. Je me suis améliorée de plus en plus. Cela m’a rendu très optimiste pour cette deuxième édition de la compétition.
L’école nous prêtait un appareil photo pour la durée de notre DEP. J’ai donc couvert ma seconde édition annuelle de la compétition de CrossFit avec deux appareils photo au lieu d’un seul – mon propre Nikon D5000 ainsi qu’un Canon 60D. Ça été un bon entraînement pour mon cerveau gauche/droit car les réglages de chaque appareil étaient complètement à l’opposé! J’ai utilisé mon objectif 50mm sur mon Nikon (comme en 2016) et un Sigma 70-200 sur le Canon. Je trouvais que j’avais l’air cool avec deux appareils photo sur les épaules…!
D’août 2017 à août 2018, des événements majeurs se sont produits. J’ai fait un stage international très instructif avec mon ami Vanelli. C’est à ce moment que j’ai appris à traiter mes photos avec Luminar. J’ai terminé mes études et je suis devenue photographe professionnel à plein temps, avec de l’équipement et des appareils photo professionnels. Depuis lors, je couvre divers des grands événements sportifs et travaillée avec de nombreuses entreprises.
Je trouve important de partager mon expérience car je suis partie absolument de zéro. Je n’étais pas meilleure que les autres qui commencaient à faire des photos en même temps que moi. J’aimais seulement extrêmement passionnée par ce que je faisais et j’ai travaillé très dur pour faire ma place. Ma confiance a grandi au fur et à mesure que mon entreprise s’est développée. Ou était-ce plutôt l’inverse…?
En trois ans, j’ai acquis une grande expérience en photographie et en traitement de l’image. Je suis maintenant consciente de la valeur de mon travail et je sais que je peux obtenir des résultats de façon constante. J’ai un service et un produit unique à offrir et j’en suis fière. Mon évolution ne concerne pas seulement mon parcours photographique. Elle concerne aussi ma vie de travailleur autonome.
Évoluer comme artiste visuel (ou dans n’importe quel autre domaine) n’est pas toujours facile. C’est un travail quotidien, c’est une action, une décision à la fois. Je ne sais pas dans quel sens mon travail continuera d’évoluer ni de quoi il aura l’air dans 10 ans. Au moins, je crois avoir trouvé la recette secrète pour y parvenir: c’est d’y mettre l’effort. On fait des bons coups, on se casse la gueule, on apprends… et puis on recommence!